Le premier RPG de Bartiméus
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 Ballade de réflection

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Andréa

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MessageSujet: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptySam 12 Jan - 23:55

La terre humide s'accrochait par petits tas à ses bottes, les recouvrant de taches marron sombre. Alors qu'il avait passé une demi-heure à les nettoyer après sa dernière escapade dans les égouts de Londres, Andréa n'y prêtait aucune attention. Ses poumons se remplissaient à chaque inspiration de l'air humide et froid de la nuit, tandis que la lune revêtait sa plus belle robe de nuages gris argentés. A aucun moment il n'accorda d'intérêt aux inscriptions déjà recouvertes par le lierre et la mousse qui figuraient sur les pierres tombales du lieu.

* Que faire ? Depuis cinq ans je fais mon possible pour alerter Londres du danger qui la guette, suant sang et os; et pour quoi ? Pour voir ces idiots conserver leur échine baissée, attendant le fouet avec horreur en sachant que leurs bourreaux utiliseraient le premier prétexte venu pour combler l'irrépressible besoin qu'ils avaient de flatter leur égo en écrasant celui de la masse populaire. *

Le visage fermé par les sombres idées qu'il remuait, le jeune résistant se rappela soudain pourquoi il s'était rendu au cimetière. Il avait besoin d'un endroit calme pour mener à bien une réflection qu'il nourrissait depuis quelques mois : comment améliorer ses résultants de prévention sur le tout-Londres ? En ragerdant d'un oeil critique les impacts de ses dernières dix ou quinze actions de résistant sur la situation londonnienne, on découvrait sans mal que celles-ci n'avaient eu aucun résultat. Rien, une absence total de résultats.

La vérité, c'était que le garçon savait pertinement quoi faire, mais que jusqu'à très peu de temps, il n'avait jamais su trouver le courrage de mener la tâche à bien. Comme la grande majorité des plébiens, il avait apprit à lire, mais uniquement l'anglais. De plus, il n'avait guère plus l'occasion de s'exercer que quelques heures par mois avec la planification de ses actions de résistance. Or la meilleure façon de mieux combattre l'ennemi consistait à en connaître les points faibles. Et où se concentrait l'ensenble des connaissances de la ville ? A la bibliothèque de Londres, couché sur des milliers de pages et de parchemins, rédigé en quelques dizaines de langues différentes dont les plus pertinents n'étaient pas sans se trouver garder par de monstrueuses entités. Néanmoins, malgré l'amas impressionnant de difficultés qui se présentaient quand il pensait à cette oppportunité, Andréa finit par décider d'y tenter sa chance.

Après deux heures passées assis sur le sol boueux, le dos contre un tronc d'arbre noueux qui lui meurtrissait le dos, il se releva et s'étira. La nuit s'était bien avancée pendant qu'il avait poursuivit le fil de ses réflêxions... Pourtant ce n'était pas en pure perte qu'il avait humidifié l'arrière de son pantalon avec un mélange de terre et de rosée. Il se sentait à présent prêt pour agir. Et si il rencontrait au passage une séduisante bibliothéquaire, sa mission n'en serait que plus adoucie...

Ragaillardi par les idées éclaircies qu'il venait de retrouver, Andréa décida de profiter encore un peu du calme nocturne et s'allongea sur un coin herbeux par chance épargné par l'humidité qui régnait pourtant en maître sur le site, observant les yeux plissés de délice la voute étoilée à travers la trouée des nuages, s'amusant à relier les boules lumineuses entre elles avec son doigt.

* La dernière fois que j'ai pris le temps de vous contempler, mes jolies, c'était il y a très longtemps... Comme vous avez changées ! *

Et il laissa son esprit divaguer au rythme lent de l'avancée moutonneuse des cumulos nimbus présents dans le ciel.
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Djamilia Aïtmatov

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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyLun 14 Jan - 21:29

Il faisait nuit noire, et le temps humide était des plus déagréables. Quelle idée idiote que d'avoir choisit précisement ce jour là pour se "promener" dans un cimetière lugubre ! De toutes les manières, en Angleterre, le temps était toujours pluvieux : la jeune fille regretta sa tchèquie natale. En plus, ce cimetière lui fillait le bourdon, il lui rappellait un peu trop la mort de ses parents. Pestant ainsi contre tout ce qui lui passait par la tête, elle slalomait entre les tombes abandonnées, semblant chercher un endroit précis.
Non non, Djamilia n'était pas venu là pour simple promenade de santé. Arrivée dans un vieux tombeau désafecté, elle ouvrit la porte à moitié sortie de ses gonds et entra en frissonant. Elle souleva une dalle de sol et s'agenouilla. cette endroit était en réalité une cachette bien pratique pour cacher certains objets, plans divers ou autre listes de noms. les magiciens surveillaient évidemment tout, mais ce vieux cimetière plébéien n'intéressait personne, co,stituant ainsi une très bonne cachette.
Elle déposa son sac à dos qui contenait des informations à ne divulguer sous aucuns prétexte. Puis, elle re-scella soigneusement la dalle : ni vu, ni connu !
la jeune fille prit le chemin du retour, prenant bien soin d'utiliser un autre chemin que celui par lequel elle était venu. Toujours aussi lugubre ces tombes ... Elle se stoppa tout à coup. ne serait-ce pas une forme humaine là, allongée dans l'herbe ? Elle sentit son ventre se contracter, d'autant plus qu'elle aurait juré que l'homme l'avait entendue. Elle posa une main sur la lame rassurante accorchée à sa ceinture. mais qu'est ce qu'il pouvait bien faire là ?
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Andréa

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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyMer 16 Jan - 16:17

Un doux bruit de pas l'avait tiré de ses rêveries. Comme un cimetière n'était pas un lieu commun pour faire des promenades digestives, Andréa jugea plus prudent d'observer le mystérieux arrivant. A cause de l'obscurité, il ne pouvait guère détailler la silhouette, mais il lui sembla qu'il s'agissait d'une jeune fille, plutôt élancée. Il pesta d'abords d'avoir laissé ses couteaux dans le tronc creux d'un arbre à cinquante mètres de son actuelle position, puis réfléchit. Il pouvait s'agir d'une magicienne (ces gens-là avaient des goûts extrêmement exentriques) ou d'une fille qui a fuguée (auquel cas, le jeune garçon se fairait un plaisir de la raccompagner à sa maman folle d'inquiètude en bavardant tranquillement) ou encore autre chose, quelque-chose de moins agréable... De toutes ces suppositions, aucune n'était vérifiable à moins de s'approcher et d'engager la conversation. Andréa se leva lentement, conscient qu'il était observé par des yeux critiques. Avec des gestes qu'il espérait le plus cool possible, il s'épousseta tranquillement, puis d'un geste vif fit tournoyer son manteau pour que, au moment même où il replia ses bras derrière son dos, les pans retombent et masquent ainsi ses mains sous l'étoffe sombre. Puis il fouragea dans ses cheveux pour leur donner un air décoiffé. Le regard tourné vers la lune, les sourcils légèrement haussés pour adoucir son expression, l'ombre d'un sourire sur la bouche, Andréa marcha en direction de la jeune fille.

Son esprit finissait, de son côté, de mettre au point son opération de demain : entrer par effraction dans la bibliothèque. Elle était interdite aux plébiens sur toute une partie que le garçon soupçonnait d'être celle dédiée aux faits réelles. Tous les récits historiques de propagande et les traités pratiques de cuisine ou de jardinerie se trouvaient, eux, dans la section plébienne de la bibliothèque.
Le seul moyen d'en apprendre plus restait, comme toujours, le plus illégal de tous. Il ignorait de quelles genre de protection disposait le batîment, mais le jeune homme doutait qu'il n'y en ai aucun. Aussi il lui faudrait vagabonder autour durant la journe pour faire un peu de repérage. Il ferait semblant de remplir un questionnaire sur l'histoire du batîment que son professeur d'Histoire lui aurait donné. Il pouvait préparer une telle feuille en une heure ou deux, sans problème, et seul un observateur attentif découvrirait la supercherie. Or peu de gens faisaient attention à un adolescent plébien qui grattait du papier dans une rue bondée de monde.

Lorsqu'il considéra qu'i s'était suffisamment approché, Andréa s'adossa à une tombe, la jambe droite en appuis sur le sol boueux, la gauche repliée contre la pierre froide. Il prit un ton dégagé et un peu froid, puis se racla la gorge.
"Bonsoir." Il renifla l'air profondément. "Rien de tel qu'un peu de bon air frais pour s'oxygèner les poumons. Mais, vous savez, il ne s'en va pas pendant la journée. Si une sphère passait par-là, vous auriez des ennuis..." Andréa savait que la jeune fille allait lui retourner la question. Une technique classique pour inverser les rôles et éviter de répondre. Aussi prit-il les devant. "Moi, comme vous pouvez le voir, je viens rendre visite à ma grand-mère "il désigna une tombe au hasard dans la nuit "car, pisque je travaille toute la journée, je ne peux venir la voir qu'une fois que la soirée est très avancée. Mais j'évite de traîner, personnellement." Il appuya ses propos par un sourire entendu.


Dernière édition par le Mer 16 Jan - 18:42, édité 1 fois
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Djamilia Aïtmatov

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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyMer 16 Jan - 18:13

La demoiselle avait observé d'un oeil mi-amusé mi-inquiet, le manège de la silhouette. Silhouette qui était en réalité un jeune homme. Celui ci prit son temps pour se lever, nettoyer ses vêtements, se recoiffer etc. il ne semblait pas très effrayé et il s'approcha d'un pas assuré pour s'adosser négligemment à une tombe. Un magicien ? Cela aurait été fort étonnant à voir son aspect.
La jeune fille s'avança d'un pas et son visage fut éclairé par la douce lumière de la lune. Elle détailla l'inconnu du regard, restant toujours sur ses gardes. C'était un adolescent de peut-être 16/17 ans, brun au cheveux court. Elle n'avait aucune idée de ce à quoi il occupait ses journées, mais il semblait musclé sous son manteau.
Il lui demanda avec aisance ce qu'elle pouvait bienn faire là. elle lui aurait bien retourné la question, mais il lui fournit la réponse sans qu'elle eut besoin de le demander. Il rendait viste à sa grand mère ... le mensonge était gros. Elle haussa un sourcil étonné et se demanda ce qui l'amenait réellement ici. Rares étaient les personnes qui fréquentaient les cimetières la nuit, surtout des gens de cet âge.
Un sourire amusé éclaira le visage de la jeune fille lorsque le jeune homme dit qu'il évitait de traîner.
Elle répondit de son habituel ton légèrement ironique

"Ca se voit tout de suite que vous ne trainez pas ! ..."

Elle ressera sa veste autour de ses épaules (quel temps pourri !). Et après quelques secondes de silence elle demanda, par curiorisité, mais également pour voir si sa réponse était aussi improbable que la première.

"Et vous faîtes quoi comme boulot ?"
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Andréa

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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptySam 19 Jan - 12:00

Il ne s'écoula que quelques instants entre la question de la jeune fille et la réponse de son interlocuteur, mais dans le crâne du jeune homme, ce fut l'irruption. D'abord, il put détailler l'allure de l'inconnue. Une adolescente d'une quinzaine d'années environ en tenue colorée lui faisait face, donc pas une magicienne. Elles préféraient porter un style plus strict. Alors une plèbienne ? Une bohémienne ? Pour le moment, Andréa considérait l'adolescente comme un grand paquet-cadeau. Celui-ci avait un très joli ruban, mais celà ne changerait pas son contenu... C'était même souvent les cadeaux qui semblaient les plus jolis en apparence qui réservaient les plus grosses déceptions. Il fallait être honnête, la jeune fille lui faisait un peu peur. Et désarmé, il ne pourrait pas correctement se défendre. Mais heureusement, une idée germa dans son esprit. Il revit son interlocutrice greloter de froid, et y entrevit un moyen de se rassurer.

Alors qu'un léger silence commençait à s'instaurer entre eux deux, il se frappa le front, puis poussa sur sa jambe gauche pou s'avancer vers la noctambule.
"Mais je suis impardonnable ! ", déclara-t'il sur un ton d'auto-reproche, "j'en oublie mes obligations de gentleman ! Vous mourrez de froid, et moi je ne réagis même pas ! Quel goujat je fais !". Et il retira son manteau pour recouvrir doucement les épaules de la jeune fille avec. Dans le même temps, il en profita pour chercher des yeux l'éclat métallique d'une arme, ou de n'importe quel détail qui pourrait l'aider à découvrir l'identité de son interlocutrice. Malheureusement, l'obscurité ne l'aida pas dans sa fouille. Et, pour ne rien arranger, la lune se voila. Déçu de n'avoir rien trouvé, il recula de trois pas, non sans contempler les yeux de l'inconnue. Ils indiquaient souvent plus que les mots les intentions de leur propriétaire. Ceux-ci pétillaient d'amusement, avec peut-être un soupçon de méfiance. En plus, ils étaient sacrément beaux. S'attardant plus qu'il ne l'aurait souhaité dans cet "examen", Andréa mit au point une histoire, à la va-vite , pour relancer la discussion.

"Mon métier ? Hé bien, en fait, jusqu'à une semaine, je travaillais sur le port, je déchargeais les cargaisons, je nettoyais les bateaux de pêche, ce genre de chose... Mais on m'a viré. Un problème de ponctualité". Il ajouta avec un air de conspirateur :"Je restais en plumard, pas parce que j'étais fatigué, non. Des journées qui commencent à 5 heure et finissent à 22h30, je peux en faire pendant six mois sans problèmes, et j'aurais encore assez de temps pour faire des heures supplémentaires ! Non, le truc, c'est que mon patron me traitait comme un clébard. Toujours à me donner des ordres, et à aucun moment il ne me faisait de fleur. Alors je faisait un long détour par le cimetière chaque matin, pour déposer une fleur sur chaque tombe, et j'arrivais une heure en retard. Et, croyez-le ou pas, ce type a trouvé le moyen de me faire virer !". Le jeune homme partit dans un grand éclat de rire. Il espérait passer aux yeux de la jeune fille pour l'ado moyen de 17 ans qui travaillait pour nourrir ses frères et soeurs, et qui n'aimait pas trop l'autorité.

Son petit rôle joué, il tendit, théâtral, une main vers sa compagne d'un soir, et d'un ton poli, lui dit : "Nous pourrions poursuivre cette conversation, si vous le désirez. Mais que diriez-vous de marcher un peu. Je vous raccompagnerais en vous faisant rire avec mes histoires de docker, et vous, vous agrémenteriez ma soirée de votre présence, qu'en dites-vous ?".
Andréa savait qu'il semblait regarder la demoiselle aux yeux rieurs, un sourire au coin de la bouche. En fait, son regard portait plus loin, et veillait à ce qu'aucune sphère ne soit en vue. Ce genre de compagnie aurait fait s'envoler toute la magie de l'instant.
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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyMar 19 Fév - 23:59

Le jeune homme mit quelques instants avant de répondre. Il en profita, vraisemblablement, pour la détailler du regard, et la demoiselle ne se gêna pas pour faire de même. Son interlocuteur portait une longue cape qui cachait le reste ses vêtements, mais surtout d'éventuelles armes. Son visage était maintenat bien éclairé par la lune, et elle put constater des traits fins et réguliers de jeune homme. Cependant ce ne fut que lorsque qu'il s'approcha plus près qu'elle plus constater de la belles couleur turquoise de ses yeux. En véritable gentleman, il retira sa cape de ses épaules pour la poser avec douceur sur ses épaules. Elle aurait voulut protester, mais il faisait vraiment trop froid. Alors, elle se contenta de lui adresse un sourire reconnaissant, murmurant seulement un "merci" plein de gratitude.

Elle ne vit aucunes armes dans le rapide examen qu'elle fit du jeune homme. Elle en fut légèrement rassurée, mais pas question pour autant de baisser sa garde. La méfiance et la prudence était nécessaire lorsqu'on était opposant au régime. Il lui sembla lire la même méfiance dans le regard du jeune homme.

Pourtant, loin de laisser paraître une quelconque peur, il lui raconta avec beaucoup d'humour quel était son travail et sa mésaventure avec son ancien patron. Elle rit avec lui orsqu'il acheva son histoire en s'indignant du fait qu'on l'avait renvoyé. Ce n'était peut être pas vrai, mais après tout, beaucoup de jeunes devaient à présent travailler pour subvenir aux besoins de leur famille. Son histoire était donc vraisemblable.

Puis, il lui tendit une main, qu'elle accepta volontiers, lui proposant un bout de chemin sous les étoiles. Sa compagnie était plaisante, et Djamilia n'avait rien à perdre à marcher quelques temps avec lui.

"J'accepte avec joie votre proposition ! Je n'aime pas vraiment traîner seule dans les cimetières la nuit ..." Elle lui adressa un ravissant sourire.
"Vous avez peut-être un nom ?"
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Andréa

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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyJeu 21 Fév - 13:14

Son nom. Andréa pouvait toujours en inventer un. Un de plus… Mais il se sentait las, fatigué. Peut-être à cause du manque de sommeil, peut-être à cause du sourire de son interlocutrice, peut-être à cause de l’influence de la Lune ou de l’humidité ambiante. En tout cas, demain, le jeu reprendrait. Il mentirait encore, tromperait son monde comme les autres jours depuis plus de cinq ans. En cette nuit froide où le contact avec la jeune fille le réchauffait agréablement, il avait désespérément envie d’être franc. Andréa voulait sentir de nouveau la délivrance de dire la vérité à quelqu’un, fusse-t’elle un tas de pierre. Or son interlocutrice était bien plus attrayante que des cailloux… Elle pourrait mettre un nom sur son visage, et cet aveu pourrait lui attirer des problèmes, mais il s’en fichait. En cette nuit, sous le regard clément des étoiles, il redeviendrait le petit garçon qui avait quitté ses parents. Sa voix se fit douce, et ce fut d’un chuchotement de libération qu’il répondit.

- Andréa. C’était le prénom de mon grand-père maternel.

D’un seul coup, le poids d’années de fuites éperdues s’envolèrent de ses épaules. La sensation était incroyable. Comme boire de l’eau fraîche après une trop longue traversée de désert. Le garçon eu envie de continuer. De lui dire son nom de famille, de lui raconter son enfance, de crever cette poche de secrets qui devenait de plus en plus lourd à chaque instant. En un instant, il se retrouvait accro à l’honnêteté. Mais une petite alarme résonna dans sa tête. Que faisait une jeune fille désarmée dans un cimetière à une heure aussi avancée de la nuit ? Bien sûr, il pouvait le lui demander. Cependant, alors que l’idée se formait dans sa tête, Andréa la trouva écoeurante. Elle n’avait aucune raison d’être honnête avec lui et lui mentirait sans doute. Or, de mensonge il ne pouvait plus en supporter un seul. Il préférait profiter de l’instant présent. Tout allait bien, il se trouvait à côté d’une jolie fille et le vent s’était arrêté de souffler.

Ils s’éloignaient à pas lents de l’endroit où étaient cachées les armes d’Andréa, mais le détail ne lui fit ni chaud ni froid. Dans une douce euphorie, il ressentit ce que chaque londonien qui n’a rien à se reprocher ressentait chaque jour : l’absence de culpabilité. Le silence qui durait ne le gênait pas. Une petite mélopée résonnait dans son crâne, une hymne à la joie et au bien-être. Des idées folles lui traversèrent l’esprit. Prendre la jeune fille dans ses bras, la faire pivoter au ras du sol et l’embrasser, par-exemple. Un sourire rêveur se forma sur ses lèvres à cette pensée. Puis il constata que la grille du cimetière arrivait en vue, et que bientôt il faudrait qu’ils se séparent. Mais il leur restait encore un peu de temps. Sans même chercher à vérifier si des sphères de surveillance ne se trouvaient pas dans les parages, il demanda avec entrain, espérant une réponse positive :

- Habitez-vous loin ? Je pourrais vous raccompagner…
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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyJeu 21 Fév - 20:26

Djamilia attendit quelques instants que le jeune homme lui réponde. Lui qui jusque là semblait si sur de lui, peut être un brin baratineur avait soudain changé d'attitude. Il avait murmuré son nom dans un souffle, comme si c'était quelque chose de sacré. Un mot que l'on prononçait rarement. Elle scruta son visage qui se détendit d'un coup, allégeant soudain le jeune Andréa (car c'est son nom) d'un poid. Etrange. Oui décidement, ce garçon cachait certainement des choses.
La jeune fille haussa intérieurement les épaules. Après tout, ce n'était pas vraiment son problème. Evidemment, elle devrait se méfier un peu plus, pour sa sécurité. Mais il semblait qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Et, pour une fois, elle allait oublier sphères de surveillance, magiciens, démons, et cette guerre terrible qui menaçait. Elle allait continuer cette petite promenade très agréable en compagnie de ce quasi-inconnu, et profiter de cette belle nuit.
Elle balaya toutes les pensées qui aurait pu obscurcir son humeur et songea à cette drôle de rencontre. Qu'est ce qu'Andréa faisait dans un cimetière à cette heure ci ? Bonne question. Son sourire rêveur qui venait juste de s'épanouir sur ses lèvres ne faisait qu'accroître l'aura de mystère qui se dégageait de lui.
Cela faisait plusieurs minutes qu'ils marchaient en silence. La jeune fille n'y avait pas fait attention, absorbée dans ses pensées. Une question d'Andréa la fit revenir à la réalité. Elle se rendit soudain compte qu'elle l'observait, sans s'en rendre compte, avec beaucoup d'insistance depuis quelques instants.
La raccompagner ? Djamilia réfléchit rapidement. Passer plus de temps ne la dérangeait pas, au contraire. Mais il saurait ou elle habitait, et moins on en savait sur son compte, mieux s'était. Mais, sans raisons aucunes, elle avait l'impression qu'elle pouvait lui faire confiance. Et, en voyant de jeunes gens ainsi, les autorités croraient peut être à un couple en promenade et les laisseraient tranquille. Finalement, elle risquait bien moins en restant avec lui.
Elle répondit donc avec un sourire ravi :

"Avec joie ! J'habite près du parc ..."

Elle choisit de ne pas en dire plus. Elle n'avait que moyenement envie de parler et de s'étendre sur sa vie, préférant en découvrir plus sur son mystérieux compagnon.

"Mais vous êtes sur que cela ne vous dérange pas, Andréa ? ..."
Elle avait dit son nom d'un ton plus bas, presque un murmure.
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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyJeu 21 Fév - 23:00

Près du parc... Il y avait un coup à jouer. Avec entrain, il déclara :

- Vous habitez près du Gladstone park ? Quelle coïncidence ! Je connais justement un glacier là-bas qui fait des délices. Si vous avez encore un peu de place dans l’estomac, je me ferai un plaisir de vous inviter.

Le terme « inviter » désignant l’action de payer de sa poche la consommation d’autrui, il était inapproprié , puisqu’Andréa avait volé l’argent dans le sac à main d’une passante. Mais le détail importait peu… Un mensonge de plus de plomberait pas trop son karma.
Le jeune garçon aimait bien emmener des gens manger une glace au « Delizie di Toni ». L’endroit était chaleureux, le patron italien et sympathique, les glaces énormes et succulentes, et les serveuses y étaient mignonnes et très chaleureuses. Située sur Park Side, l’échoppe peinte en blanche et vert clair ne sautait pas aux yeux. Pourtant, on y voyait à tout moment de la journée des clients se remplir la panse. La renommée du glacier était sans pareil. On le surnommait « Toni l’impavide » car le glacier ne fermait qu’entre 5 heure du matin et 3 heure de l’après-midi. Selon lui, une glace ne se dégustait jamais avant que le soleil ne tombe vers l’ouest, sinon l’estomac la digérait mal.
Une petite porte à la poignée accueillante était le premier contact des clients avec le bâtiment. Puis venait la musique. Joyeuse, rythmée et pleine d’Italie, elle sonnait aux oreilles des clients comme la promesse d’éternels délices glacés. Bien que petit, l’espace avait été aménagé pour tirer au maximum profit de l’espace alloué, et par une étrange illusion d’optique, l’environnement semblait bien plus vaste qu’il ne l’était en réalité. Il faisait doux, mais les glaces supportaient parfaitement le climat. Toujours elles restaient solides, jamais elles ne dégoulinaient sur les doigts des clients. Un vrai paradis aux yeux d’andréa. La raison n'était pourtant pas évidente, et même elle avait de quoi surprendre. Si le jeune homme mettait un point d'honneur à inviter chacune de ses rencontres au "Delizie di Toni", c'était parce que l'étude des parfums consommés révélaient à Andréa plus de choses qu'une étude psychologique approfondie. Il ne savait pas pourquoi ni comment, mais suivant le parfum et ce qu'il savait de la personne, il parvenait à deviner des facettes de la personnalité de celle-ci. Pour être honnête, la méthode ne s'était pratiquement pas avérée fiable. Et pour être tout à fait franc, c'était plus pour jouer à deviner quel parfum serait choisit que le garçon s'adonnait à ce jeu. Ca, plus le fait que l'endroit possédait un cadre parfaitement adapté pour les rendez-vous amoureux avec le type de fille qu'en Andréa affectionnait.

Mais il fallait penser à la possibilité selon laquelle la jeune fille ne voudrait pas d'une glace. Il ajouta avec un peu trop d'empressement peut-être :

- Si vous n’avez pas faim, ce n’est pas grave. On pourra toujours s’asseoir quelque-part pour discuter si le cœur vous en dit. Et si vous souhaitez vous reposer, je vous porterai dans mes bras, dussè-je me rendre en une lointaine contrée à pied, une armée à mes trousses !

Il ponctua sa tirade d’un clin d’œil entendu avant de sourire de nouveau à son interlocutrice.
*Avec tout ça, j'ignore encore comment elle s'appelle. Il me faudrait connaître son nom, quand même. Pour l'écrire dans mon journal intime et l'entourer de petits coeurs roses !* pensa-t'il avec ironie.
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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyVen 22 Fév - 2:12

Une invitation ? Dans un glacier ? Le regard de la jeune fille s'alluma. Une glace au chocolat dansa devant ses yeux. Oui, elle était d'une gourmandise à toute épreuve. Elle raffolait des glaces, et elle avait rarement l'occasion de pouvoir en déguster.pas manque de temps, mais aussi, peut être par manque d'argent. Le peu qu'elle gagnait, elle préférait maintenant l'investir en armes etc pour lutter contre gouvernement britannique. On pouvait dire sans mentir qu'elle y conscrait beaucoup de temps et d'ernergie à cette entreprise. En, y songeant, elle n'vait presque plus une minute de repos : sans cesse sur ses gardes, à trainer à droite à gauche pour chercher d'éventuels appuis ou à échaffauder de dangereux plans. Cette inviation n'était pas des plus raisonnable, on l'attendait, et elle avait encore des milliers de choses à faire. Mais la proposition était tellement alléchante (c'était le cas de le dire). Un petit break, en si charmante compagnie ne lui ferait pas de mal.
L'image de la glace s'imposa de nouveau à son esprit. Cela lui rappellait de délicieux souvenirs. Sa dernière glace, c'était il y a plusieurs années en République Tchèque. A cette époque, elle était évidemment bien plus jeune, et plus naïve peut être. Tout cela était bien révolu.
C'est avec un sourire encore plus charamant qu'elle lui répondit vivement.

"J'accepte avec grand plaisir votre invitation. j'ai toujours faim pour une glace !"

Ils étaient, mine de rien, à la sortie du cimetière. Ils trouvait dans une rue sombres, bordée d'un côté par un haut mur qui encerclait le cimetière, et de l'autre pas une série de maisons délabrées. Peut être étaient t-elles habitées, la jeune fille n'en savait rien, elle est s'en fichait. Elle ne voulait simplement pas quon les dérange : surtout qu'on les laisse en paix !
Peut être par peur de paraître quelque peu goujate, elle ajouta.

"Mais je ne voudrais surtout pas abuser !"

Andréa était prétendument un jeune homme au chômage qui devait sans doute avoir du mal à joindre la deux bouts. Elle n'aurait pas voulut qu'il se sacrifie de quelque manière pour lui faire plaisir.
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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptySam 23 Fév - 22:07

- Vous n’abusez absolument pas ! En plus, je suis sûr que Toni nous fera un prix. Lui et moi, on est très amis…

C’était il y a deux mois. Alors qu’il faisait une escapade nocturne qui s’était soldée, une fois de plus, par une poursuite effrénée, Andréa se plaqua contre un mur près du Gladstone Park. A bout de souffle, il attendit que les policiers le dépassent. Malheureusement, ceux-ci étaient doués d’une acuité olfactive des plus gênante. Reniflant comme des prédateurs traquant leur proie blessée, ils remontaient doucement la ruelle. A chaque instant, le garçon trouvait son odeur corporel plus facile à séparer de celle de l’air nocturne. L’ombre des policiers se détachait si précisément qu’il pouvait décrire avec précision le nombre de plis que leur uniformes comptaient. C’est alors que deux gamins cagoulés passèrent en trombe à côté d’eux. Ils poussèrent violemment la porte d’une échoppe et parlèrent d’une voix stressée. Apparemment, la présence des policiers ne les gênait pas. Ils demandaient à une personne, le propriétaire du magasin sans doute, de leur donner sa caisse. Pour Andréa, ce pouvait être la diversion idéale.

* Allez-y, bouffez-les ! Ces sales petits plébéiens troublent l’ordre public si cher à vos maîtres, alors arrêtez-les, que je puisse me casser d’ici en vitesse !* pensa-t’il en suant à grosses gouttes.

Mais les agents se comportèrent d’une manière bien plus révoltante. Ils firent mine de ne rien voir, et après s’être moqués de la pauvre victimes, partirent le sourire aux lèvres.

* Encore une journée passée à combattre le crime dans nos rues, on dirait ! * ironisa mentalement Andréa. Il était en sécurité, pourtant il aurait préféré être découvert tandis qu’il empêchait le délit d’avoir lieu. Sombre, il ouvrit doucement la porte, qui couina. Un homme d’une quarantaine d’année portait une moustache et des cheveux bruns se tenait la tête entre les mains, murmurant des mots incompréhensibles pour le jeune homme. Il était clair qu’il ne parviendrait pas à remonter la pente. Le regard durcit, Andréa referma doucement la porte.
Il leva les yeux au ciel. Pas de Lune, pas d’étoiles. Aucun témoin nocturne. Et si il se débrouillait pour rester dans l’obscurité, personne ne pourrait reconnaître son visage. D’autant que la piste des voleurs était encore chaude. L’un d’eux avait marché dans une flaque, et de belles traces d’empreintes pavaient le trottoir jusqu’à une sombre, sombre ruelle où deux mômes assis sur une caisse comptaient d’une voix extatique des billets.

Billy Watcher et Adams Conroy s’amusaient depuis longtemps à voler les commerçants. A cause de leur carrure, ils impressionnaient suffisamment leurs victimes pour qu’elles ne fassent pas de bêtise. Et au pire, ils avaient toujours le couteau. Mais ce soir-là, ils tombèrent sur plus fort qu’eux. Un homme, une ombre. Avec une voix incroyablement calme. Ainsi que deux lames au reflets froids comme la peur qui marbrait leurs ventres. Ils obéir sur-le-champs lorsque celle-ci leur ordonna de lui donner l’argent. Et en un éclair, elle avait disparue, avalée par la nuit. Seule restait l’odeur âcre de la peur.

Andréa rendit son argent au pauvre italien, gagnant un ami à vie. Il s’avéra que Toni possédait un sens aigu du commerce, et que son échoppe devint en peu de temps un endroit très apprécié et très fréquenté de la jeunesse londonienne. On se pressait pour y travailler, car c’était un patron peu sévère et rieur. Bref, Toni Alvansos se bâtit en peu de temps une renommée respectable dans la restauration, qu’il devait entièrement (et il ne l’oubliait jamais) à un adolescent qui, un soir, avait enfilé le manteau de la Justice.

Sans s’en rendre compte, Andréa avait adopté une expression songeuse peu amicale. Se rappelant qu’il avait de la compagnie, il reprit contenance et dit :
- Bien, qu’attendons-nous ?
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Djamilia Aïtmatov

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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyDim 24 Fév - 0:43

Le jeune homme se plongea longuement dans ses pensées à tel point que Djamilia se demanda si il "reviendrait" un jour à lui. Entre temps, ils s'étaient arrêtés au milieu de la rue. Ils n'étaient éclairés que pas quelques lampadaires qui projettaient une lumière diffuse. L'un d'eux clignotait, son ampoule ayant des difficultée à fonctionner. La lune se reflètaient sur les toits encore humide, ce qui leur donnait un drôle d'aspect argenté. Tout était silencieux.
Au bouts de quelques instants, Andréa reprit ses esprits et demanda "Qu'attendons-nous ?"
La jeune fille allait répondre, mais elle fut interompue par le bourdonnement d'une sphère de surveillance. Son ventre se noua, et elle jura intérieurement : pas moyen d'être tranquille ! Son visage qui jusque là affichait un joli sourire se décomposa, laissant tranparaître toute son inquiétude. Elle voyait la petite boule rouge, encore assez loin, mais qui avançait inexortablement vers eux. Son cerveau fusait, analysant rapidement la situation. Ils
avaient une petite chance de ne pas avoir été encore repérés. Ils fallaient qu'ils se cachent. Réagissant au quart de tour, la jeune fille saisit son compagnon par la main et l'entraîna en courant dans une étroite ruelle adjacente, sans qu'il puisse dire le moindre mot. Malheureusement, c'était un cul-de-sac. Elle se tapit contre le mur dans un étroit recoin, sans lâcher la main de son compagnon. Son coeur battait si fort dans sa potrine qu'elle avait l'impression qu'il allait exploser.
Il fallut quelques instants pour qu'elle retrouve son souffle, et ses esprits. Elle fixa Andréa de ses prunelles sombres, encore marquées par l'inquiétude. Elle n'avait pas réfléchit en l'entraînant avec elle, lui n'avait certainement aucunes raisons de se cacher des autorités. C'était stupide, elle avait agit par instinct, et maintenant, ils étaient tous deux coinçés dans une ruelle sinistre. Ils étaient si proches qu'elle pouvait sentir son souffle.
Elle murmura d'une voix encore nouée par la peur :

"Je suis désolée ... tu dois me prendre pour une folle ..."

Sans y faire faire attention, elle le tutoyait. Le contre-coup de l'émotion certainement.
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Andréa

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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyDim 24 Fév - 23:49

Andréa, perdu dans ses pensées, n’aurait réagi que trop tard à l’approche de la s^hère de surveillance. Il devait à la jeune femme une fière chandelle. A l’instant où ils s’étaient retrouvés tous les deux hors de vue, la petite voix sérieuse de sa tête explosa.

* Imbécile ! T’as quoi dans le cerveau ! Tu passes ton temps à risquer ta vie, et si elle avait pas été là, tu serais en taule maintenant, t’as pigé, en taule ! *

Une pause. La voix se calme, puis continue. Sa voix ne résonne plus, et elle ne lui fait plus mal au ventre.

* Bon, on récapitule : la miss, là, visite les cimetières de nuit, semble ne pas aimer que l’on pose des questions sur sa vie privée, montrait quelques petites réticences à ce qu’il la raccompagne chez elle et, le plus évident, semblait avoir des problèmes avec la légalité. Donc elle ne peut être qu’une résistante ! *

Le résonnement semblait tiré par les cheveux, seulement quoi d’autre ? Pourquoi se cacher d’une sphère si on n’a rien à se reprocher ? Deux raisons : on est recherché par les autorités, ou on fait un coupe en douce et on ne veut pas que les autres magiciens le sachent. Andréa avait le choix. La fille devant lui pouvait être sa meilleure alliée, ou la chose qu’il haïssait le plus : une magicienne espionne. Une petite fouineuse qui mentait à chaque seconde de sa vie pour prouver aux autres magiciens qu’elle était la meilleure. Mais justement, n’était-ce pas ce détail qui sonnait faux ? Les magiciens, vaniteux jusqu’au sang, désiraient être vus au sommet de leur gloire. Elle ne se serait pas cacher à la sphère.

Un feu d’artifice éclata dans le crâne du résistant. Enfin, il rencontrait une personne comme lui. Même si extérieurement, son regard se faisait toujours aussi inquisiteur, son cœur était en fête. Il se fendit d’un large sourire, et sa voix tremblait d’excitation.

- Ecoutes, je sais ce qui t’as pris. Parce que moi aussi, ça m’a prit.

Pour appuyer ses dires, Andréa la tira doucement pour qu’elle puisse voir la ville depuis la ruelle où ils se trouvaient.

- Regardes ! Regardes cette ville, et ses habitants. Observes la lueur grise qui tapisse leurs yeux. Vois l’Ennui, la fatigue qui alourdit leur cœur. Un travail avilissant, sous-payé et fatiguant pour les plébéiens. Des magiciens qui récoltent tous les fruits de leurs efforts, qui les traitent comme leurs esclaves sous prétextent qu’ils leurs garantissent une vie libre et les protègent des dangers de l’extérieur. Mais Londres n'est qu'une gigantesque poche remplie de pus ! Ce pus, ce sont les magiciens. Chaque jour des plébéiens sont victimes de la mégalomanie des magiciens. Passifs, ils attendent, moutonniers, qu’on aggrave leur vie. Et ce, depuis bientôt un siècle.

Une pose. Il en faut, pour ménager ses effets. Pour retrouver son souffle et sa salive aussi. Les yeux remplis d’étoiles, la voix passionnée, il lança :

- Mais dans l’ombre commencent à émerger la colère de ces terres. Arrosée par le sang des innocents, par leur colère, de vulgaires plébéiens se découvrent un don particulier pour défier la Magie. Qu’en faire ? C’est à chacun d’en décider. Moi, je l’ai fait. A chaque jour un magicien, une magicienne va s’amuser avec des vies humaines qu’il considèrera comme des jouets. Mais nous, résistants, serons là pour les combattre !

Il avait conclu d’une voix théâtralement profonde. A présent, qu’allait-elle faire ? Comment allait-elle réagir ?
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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptyLun 25 Fév - 21:04

Elle l'avait écouté en silence, le fixant avec des yeux brillants d'étonnement, puis de joie.
La jeune fille avait en effet d'abord était étonnée d'entendre Andréa réagir ainsi. Il était tout de même très rare de rencontrer quelqu'un qui partage son dégout, si fort, des magiciens. Djamilia avait évidemment quelques contacts, près à renverser le gouvernement. Et même des contacts haut plaçés, comme Glinn Rablest. Mais cela ne courait franchement pas les rues, et encore moins les cimetières !

Son expression surprise se mua rapidement pour laisser paraître un sourire. Sourire qui illumina tellement visage de la jolie brune qu'il aurait pu éclairer toute la ruelle sombre. Lutter en permanence dans l'ombre, à l'affut du moindre danger la rendait nerveuse à force. Et elle, pourtant si amicale, devait se méfier de tout le monde pour sauver sa peau. Jamais elle n'aurait penser trouver un allié en la personne de ce jeune homme. Elle se sentie soudain rassurée, confiante presque. Finalement, elle n'était sans doute pas si seule qu'elle le pensait dans son combat !
Un léger doute plana une demi-seconde sur son esprit : peut être qu'il lui mentait ? Peut être était-ce un espion au service des magiciens ? A voir la conviction qu'il mettait dans son discours, c'était impossible. Elle écarta donc bien vite cette idée saugrenue de son esprit.

Djamilia avait écouté la fin de ses paroles avec admiration. Il aurait même pu convaincre des gargouilles avec cette tirade ! Mais elle même était déjà convaincue. Elle fut parcouru d'un frisson. Non pas parce qu'elle avait froid, ou peur, mais parce qu'elle ce qu'il disait lui redonnait de l'espoir : oui, un jour, ils triompheraient !
Elle dit avec un sourire émerveillé et une lueur dans le regard qui montrait combien elle était passionée elle aussi :

"Ce que tu dis ... c'est exactement ce que je ressent !"

Elle fit claquer deux baisers sur chacunes des joues d'Andréa. C'était plus clair que les mots, et elle était trop excitée pour pouvoir se contenir. C'était une sorte de geste de remerciement, de soulagement et de joie intense.
Avec un sourire confus, elle s'expliqua de son geste avec une voix un peu timide, après tout, ils se connaissaient à peine :

"Désolée ... c'était plus fort que moi. Je suis vraiment étonnée de trouver quelqu'un qui partage ainsi mes sentiments. Surtout quand je le rencontre dans un cimetière ... Mais, tu ne peux pas t'imaginer à quel point cela me rend heureuse !"

Une sorte de complicité était née entre eux. Ils avaient certainement un certain nombres d'expériences communes, et surtout, ils avaient le même combat. Et dans cette ville il fallait se serrer les coudes et rester solidaires pour faire le poid face aux magiciens.
Elle aurait vraiment aimé en savoir plus sur lui maintenant. Si elle ne s'était pas retenue, le pauvre aurait été bombardé de questions ! Andréa, c'était son vrai prénom ? Quand (et pourquoi) était-il vraiment entré dans le résistance ? Quel était son parfum de glace préféré ? Connaissait-il d'autres résistants ? Etc.
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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptySam 1 Mar - 13:26

Encore un peu rouge à cause des bises de la jolie résistante, Andréa put enfin faire taire sa conscience. Il n’avait plus rien à craindre de la jeune fille. Néanmoins, il fallait éviter qu’il ne se retrouve sans défense. Si une autre sphère apparaissait et qu’ils ne la remarquaient pas, il lui faudrait combattre. Et le jeune homme avait assez joué avec le hasard. Prenant un air de regret, il murmura gentillement à son interlocutrice :

- Tu m’en vois navré, mais je dois m’absenter. Pas longtemps, hein ! Juste assez pour aller chercher…

Il devint évasif. Devait-il lui dire ? Ou bien lui cacher ? Mieux valait être franc. « L’amitié ne nait jamais dans le mensonge. » lui rappelait souvent sa mère. Pourtant, elle lui conseillait aussi d’écouter son cœur. Et son cœur, lui, brûlait de tout, tout dire. Que plus jamais il n’ait une pensée dont la jeune femme n’ignore le sujet. Il aurait voulu être transparent, voilà. Il réfléchit quelques secondes encore avant de poursuivre.

- …chercher mes armes. Je les avais cachées, mais il me les faut. On ne sait jamais. Et puis, un chevalier servant sans son épée…

Il laissa la phrase en suspense. Mieux valait laisser planer le doute. Etre trop direct dans l’expression de ses sentiments pouvait briser la magie du moment. Il se retourna vers le cimetière, les yeux perdus dans le vague. La soirée avançait, les étoiles devenaient de plus en plus brillantes au fur et à mesure du temps qui passait ; le vent soufflait doucement et faisait danser la végétation alentour, seul son audible à part celui de leur conversation. Après s’être assuré une dernière fois qu’aucun mouchard n’était en vue, Andréa lança avec un dernier regard :

- Je ne serais pas long, promis.

Puis il s’élança sans perdre un instant. Il préférait qu’elle ne l’accompagne pas. Pourquoi, il n’en savait rien. Peut-être parce que, pour la première fois qu’il éprouvait de vrais sentiments, il doutait de leur réciprocité.

Courir lui fit du bien. Le souffle de l’air nocturne moulant son visage lui arracha un sourire de plaisir : finalement, il aimait bien faire la course, même seul. L’effort, ses jambes qui se mouvaient le plus vite possible, son souffle qui s’accélèrait ; tout ça formait une étrange alchimie qui lui procurait une légère euphorie. Les arbres défilaient autour de lui, à l’instar des tombes et de rares mausolées. Enfin, alors que ses poumons commençaient à le brûler, il atteignit l’Arbre. C’était un vieil et majestueux tronc d’une teinte de pierre recouverte de lierre et de mousse, orné de rares feuilles aux formes géométriques tirant sur le vert sombre et dégageant une aura de sérénité. Un creux à hauteur de torse assez profond se présentait côté nord-est. Plongeant rapidement la main, Andréa en sortit ses deux dagues. Le contact rugueux des manches dans ses paumes le réconforta, et, par jeu plus que par nécessité, il fit siffler les lames quelques secondes dans les airs avant de les remettre dans leurs fourreaux sous le manteau du jeune homme, à sa ceinture. Il aurait aimé rester un peu pour se reposer, mais on l’attendait. Aussi repartit-il prestement jusqu’à l’endroit où il avait laissée sa camarade d’un soir.

A aucun moment il n’avait pensé à la suite. Le futur ne l’intéressait plus le moins du monde. Seul l’instant présent le préoccupait. Il rejoignit donc la jeune femme, en sueur. Après avoir reprit son souffle, il demanda :

- Alors, on va la manger cette glace ?
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MessageSujet: Re: Ballade de réflection   Ballade de réflection EmptySam 1 Mar - 23:49

Andréa parut un brin embarassé par ses deux bises : ses joues prirent une très jolie teinte rose. Il reprit pourtant rapidement contenace et avec un air penaud, il lui annonça qu'il devait s'absenter quelques minutes. Il avait vraiment l'air gêné. Mais, il eut quelques secondes d'hésitation avant de lui avouer ce qu'il retournait chercher dans le cimetière. Il retournait chercher des armes. La jeune fille fut heureuse de constater qu'il lui disait la vérité. Après tout rien ne l'y obligeait, mais cela montrait peut être qu'il lui faisait confiance. Elle en fut touchée, car la confiance d'un résistant était difficile à obtenir.
Il n'empêche qu'elle avait eut raison de se méfier au début de leur rencontre. Il aurait pu être dangereux avec ses armes ! Elle était pourtant persuadée qu'il ne lui aurait jamais (et qu'il ne lui ferait jamais) de mal. Elle lui adressa un sourire qu'il semblait dire "dêpeche toi", mais elle murmura simplement :

"Je ne bouge pas d'ici."

Elle le vit partir avec une pointe de regret, et s'assit sur une caisse en bois pour l'attendre. Maintenant qu'elle était seule, elle ressentit la peur qui lui tenaillait le ventre quelques minutes auparavant ; comme si Andréa avait une présence rassurante.
"Une chevalier servant" ... c'était ses propres mots. Peut être qu'il remplirait bien ce rôle. Très certainement oui. Et qui disait "chevalier servant" disait "princesse". Elle ? Cela la laissa perplexe. Elle ne c'était jamais vu comme une princesse, elle se trouvait bien trop garçon manqué !
Elle se gifla intérieurement et balaya tout cela de ses pensées. De la simple phrase dite pas Andréa, elle avait tiré des conclusions trop hâtives. Comme si il avait sous entendu quelque chose !
Perdue dans ses pensées, elle ne l'avait pas entendu arrivé. elle sursauta, et leva les vers lui avant de lui sourire. Lorsqu'il lui proposa d'aller manger (enfin !) une glace, elle se leva avec un sourire magnifique.

"Oh oui ! Avec plaisir !" elle ajouta "tu a trouvé ce que tu cherchais ?"
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