A la question de la jeune fille André avait répondu en faisait jouer l’éclat de ses dagues avec la lumière ténue de la Lune. Puis, avec douceur, il entraîna sa camarade résistante en direction du glacier.
Il ne pipa mot durant leur cheminement. Son esprit était en perpétuel feu d’artifice, emplit de chatoyante couleurs plaisantes à admirer. D temps en temps, il s’assurait que tout allait bien pour sa compagne, un sourire aux lèvres. Les rues et leurs noms défilaient, puis ce fut au tour des arbres et de leurs cimes d’occuper son champs de vision. Le parc, enfin. Ou bien, déjà. Le jeune homme ignorait si il devait se sentir heureux d’attendre un lieux où il pourrait discuter agréablement, ou bien si il devait regretter les bons moments qui étaient à présent derrière eux.
La voix d’un chanteur aux intonations joyeuses parvint à ses oreilles. Le bâtiment dégageait son habituelle aura si spécifique qui motivait les badauds à passer outre son apparence étroite, à oser passer la pas de la porte. Si jamais quelques réticences demeuraient, de charmantes et souriantes serveuses se chargeaient de les faire disparaître. Ce soir, c’était Emily, Nora et Alicia qui servaient. Andréa ouvrit la porte, et invita théâtralement la jeune fille à le précéder. Puis, après s’être assuré qu’il n’y avait plus de potentiels clients à qui il fermerait la porte au nez, le garçon poussa la porte et indiqua à son invité où s’asseoir. La table qu’il affectionnait tout particulièrement se trouvait justement libre. Placé dans un coin, on pouvait y parler à loisir sans être gêné par l’entrée d’une personne ou par la proximité d’un haut-parleur. La laissant s’y rendre seule, Andréa se tourna vers le comptoir, où Toni sifflait gaiement en empilant adroitement une série de quatre boules de prometteuses teintes. Lorsqu’il aperçu son ami, il se fendit d’un sourire.
- Andréa, mi amico, comment va ? Il prit un air de conspirateur On s’est fait oune nouvelle copine, hein ?
Tout heureux, le garçon répondit avec un petit air rêveur :
- Voui. Et elle, je pense qu’elle sera un fruit. Quelque chose comme de la framboise : acide mais sucré, rose mais entourée de piquants…
- Oune frouit, tou crois ? Penserei più pour dé la menthe. Ou bien peut-être dou caramel. Mais pas oune frouit. Porque toutes les filles qué tou m’amènes devraient aimer les parfums frouités ?
- Je te dis, moi, qu’elle seras framboise. Ou bien poire, à la rigueur. Crois-moi, crois donc un expert !
- Un expert, mon œil !plaça Alicia, venue chercher une commande. Elle replaça une mèche de cheveu qui s’était échappée de sa queue de cheval derrière son oreille gauche en adressant au garçon un regard de gentille moquerie. Elle travaillait depuis le début du glacier pour Toni, et avait vu les conquêtes éphémères du résistant défiler devant ses yeux
- Bon, je vais la retrouver, sinon elle m’arrachera le nez avec les dents pour l’avoir laissée seule trop longtemps !
* Tiens, ça rime *
Naviguant sans problème jusqu’au coin droite du fond de la pièce, Andréa plaça sur la chaise face à la jeune fille son manteau puis, ne se débarrassant pas de son sourire colgate, il interrogea son invité d’un ton chevaleresque :
- Ma princesse, quel parfum serait assez bon pour votre illustre palais ? Et quel nombre de boules devrais-je aller quérir au péril de ma vie ?